ANALYSE DE LA SITUATION DES EAUX USÉES DOMESTIQUES AU BENIN


L’eau provenant des divers usages que l’on connait à l’homme en fait de l’eau usée dont la gestion est un véritable casse-tête vu qu’il est plus aisé de la souiller que de la ramener à son état premier ou tel que rencontré dans la nature. La Rome antique, avec son collecteur d’eaux usées a pu éradiquer les grandes endémies telles que peste et choléra. Aujourd’hui force est de constater que le développement des pays industrialisés a coïncidé avec l’assainissement des grands centres urbains. Assainir la ville répond donc à une logique économique. D’autre part les rejets des déchets dans la nature peuvent conduire à une pollution du peu des ressources en eaux disponibles. Dans la plupart des pays développés industrialisés surtout ceux de l’occident, des solutions ont été trouvées qui diffèrent selon les pays moyens disponibles ou selon la provenance de ces eaux .Nous avons choisi pour notre étude de classer en deux catégories principales les eaux usées, les eaux usées d’origine industrielle et celles d’origine domestique. Sachant que le Bénin est un pays à faible taux d’industrialisation (industries lourdes inexistantes), nous parlerons essentiellement des eaux usées domestiques. État des lieux
Approvisionnement en eau : L’eau pour l’usage quotidien est fournie par la Société Béninoise des Eaux du Bénin (SONEB) pour ceux qui sont abonnés au réseau local d’adduction, pour le reste des populations, des forages et des puits sont creusés dans les maisons qui fournissent l’eau pour les usages qui ne nécessitent pas d’eau potable.
Évacuation de l’eau usée : Le réel problème de la gestion de l’eau usée se pose à ce niveau. En effet il n’existe aucune politique commune de recueillement et de collecte des eaux usées. Chaque maison gère comme elle peut. Diverses pratiques sont courantes. A ce niveau nous allons reclasser les eaux usées en deux catégories qui sont : les eaux issues des sanitaires et celles des pratiques culinaires.
Les eaux issues des sanitaires : Il faut savoir que dans les maisons ne disposant pas du système d’eau courante,les latrines sont utilisées pour WC et les douches sont prises sur des réservoirs en béton qui sont vidés par les société privés chargés de vidanger les fosses. Ces dernières les déversent ensuite sur le site côtier de Sèmè réservé à cet effet. Et c’est la fin du chemin pour le contenu liquide.Qui s’assèche empêchant toute possibilité de récupération de l’eau ce qui est peut être la meilleure solution vu qu’aucun dispositif n’existe à part celui là. Pour les maisons disposant de l’eau courante, un système de fosse sceptique est mis en place qui permet l’assainissement des eaux vannes provenant des installations sanitaires des maisons et petites collectivités n’ayant aucune possibilité de se brancher sur un égout. C’est un ouvrage qui permet une série d’opération biologique particulière : la collecte, la désintégration et l’évaporation des eaux usées. Elle comprend deux compartiments où s’effectuent la transformation et la décomposition des matières excrémentielles en liquide claire et inodore. L’eau résultant de cette suite d’opération est conduite vers un puisard qui est ensuite vidé conformément aux lois concernant ce type de liquide et qui aboutit au dépôt de Sèmè.
Les eaux usées issues des pratiques culinaires : Directement conduites vers un puisard ou déversés dans les installations de collecte des eaux de pluie de la voirie ce qui constitue une violation des lois en vigueur. Il est clair qu’aucune politique n’existe de collecte des eaux usées. De ce fait il n’est pas envisageable de penser à traiter des eaux stockées et gérées isolément, il faudrait déjà penser à une gestion collective des eaux usées. Néanmoins dans certains pays de la sous région un système bien que presque expérimental est mis en place qui est le lagunage. C’est cette solution très appropriée au climat local et qui respect l’écosystème que nous présentons et proposons comme solution de traitement des eaux usées au Bénin.
Le lagunage est un procédé biologique d’épuration des eaux usées qui exploite avantageusement les processus ayant cours dans la nature et que l’on nomme auto épuration.    Au cours du cheminement des eaux dans un ou plusieurs bassins généralement peu profonds, les matières polluantes sont dégradées et éliminées sous l’action combinée des organismes aquatiques (bactéries, micro- et macro invertébrés, plantes) et des phénomènes physicochimiques. Suivant que les plantes aquatiques de grandes tailles (encore appelées macrophytes) ou que les algues soient utilisées, on parlera de lagunage à macrophytes ou de lagunage à microphytes (encore appelé lagunage simple). Toutefois dans leur fonctionnement hydrologique, les principaux mécanismes d’élimination de la pollution sont globalement les mêmes d’un système à l’autre. Conçue à l’origine comme un système qui devait plus traiter les effluents des petites municipalités, cette technique est, en passe de devenir la technologie qui permettra à de nombreuses villes africaines de réduire la pollution véhiculée par leurs eaux usées.
Conclusion
La gestion des eaux usées est et demeure une question liée à l’existence et à la croissance des villes. Alors n’est-il pas évident et juste confier sa gestion aux ingénieurs de la ville  ? Dans le cas de notre étude, le problème se corse quand on sait que les grandes villes du Bénin connaissent un développement et une urbanisation sauvage. Non pas pour faire ressortir du désespoir mais pour tirer la sonnette d’alarme, surtout qu’on se bat dans ce pays et ceux de la sous région pour aller vers une industrialisation et un développement nécessaire dans la course mondiale sans déjà pouvoir gérer ce qui vient des petites collectivités. Cela reviendrait simplement à un développement pour un appauvrissement si on est d’accord qu’aujourd’hui la richesse d’une nation réside dans ce qu’il lui reste de préserver dans son patrimoine naturel.